"Il y a des signes avant-coureurs encourageants qui suggèrent que la flambée épidémique pourrait ralentir, notamment en France, en Allemagne, au Portugal, en Espagne, au Royaume-Uni et dans d'autres pays", a souligné Hans Kluge lors d'une conférence de presse.
"Nous pensons qu'il est possible d'éliminer la transmission interhumaine de la variole du singe en Europe", a-t-il assuré, en prévenant que cela nécessite d'"immédiatement accentuer nos efforts" et d'allouer les ressources nécessaires à la lutte contre la propagation du virus de la variole du singe ("monkeypox" en anglais).
Pour atteindre cet objectif, le bureau régional pour l'Europe de l'OMS a publié la semaine dernière une série de recommandations actualisées sur la lutte contre l'épidémie, qui insistent notamment sur les mesures de surveillance et d'isolement des cas, d'identification des cas contacts, d'engagement auprès des populations les plus exposées (notamment la communauté homosexuelle masculine et les travailleurs du sexe) qui complètent les campagnes ciblées de vaccination préventive.
Autant d'approches qui doivent être "mises en oeuvre simultanément pour garantir" l'efficacité de la lutte contre le virus, puisqu'aucune intervention ne permettra à elle seule de parvenir à l'éliminer, souligne l'OMS.
Selon Catherine Smallwood, une des responsables de la gestion de la flambée de monkeypox au bureau européen de l'OMS, le récent ralentissement des contaminations dans plusieurs pays européens pourrait s'expliquer par une détection - et donc un isolement - plus précoce des malades, ainsi que par des évolutions des comportements dans les populations les plus exposées, du fait d'une meilleure information.
Cette action à différents niveaux est d'autant plus nécessaire que l'approvisionnement mondial en vaccins reste limité et que les vaccins utilisés sont dirigés contre la variole.
Leur sécurité est avérée et leur efficacité dans la prévention de l'infection par le virus monkeypox - supérieure à 85% - n'est pas connue précisément.
Selon l'OMS, qui a estimé mi-juillet que la flambée épidémique de variole du singe déclenchée en mai constituait une "urgence de santé publique de portée internationale", plus de 47.750 cas de contamination par le virus responsable de cette maladie ont été recensés dans près d'une centaine de pays, dont seulement une poignée dans les 11 pays d'Afrique où la variole du singe sévit à l'état endémique depuis plusieurs décennies.
La région Europe de l'OMS - qui couvre 53 pays, dont la Russie et des pays d'Asie centrale - concentre à elle seule plus de 22.000 cas confirmés répartis dans 43 pays ou territoires, a précisé Hans Kluge mardi.
Reuters
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